Chers membres de la SFDI,
Au seuil de l’an nouveau, le 47ème depuis la création de notre Société, je vous présente au nom du Conseil et du bureau et en mon nom personnel, tous nos vœux pour une heureuse année 2014. Qu’elle vous apporte tout ce que vous en espérez de bon et de beau pour vous-mêmes et ceux que vous aimez.
Ce qui se passe autour de nous n’est pas toujours réjouissant : la guerre en Syrie, les troubles inter-communautaires ici ou là en Afrique, les menaces hégémoniques en mer de Chine, les soubresauts de l’économie mondiale, font douter des progrès et, surement, du triomphe du droit international. Et pourtant, vu de Sirius, que de chemin parcouru depuis un système dans lequel la guerre constituait le régulateur ultime des relations entre les nations ; où la souveraineté, confondue avec un pouvoir sans limites, servait de paravent à tous les abus (rappelez-vous Goebbels à la SdN : « nous faisons ce que nous voulons de nos juifs ») ; et où la domination coloniale réduisait au silence la grande majorité des peuples du monde.
Certes, « la paix par le droit » est une utopie et ce n’est pas le droit international mais la prise de conscience des monstruosités engendrées par le système traditionnel qui a conduit à remédier (en partie) aux aberrations sur lesquelles il était fondé. Mais de nouvelles normes juridiques ont permis d’accompagner ces progrès et de consolider les acquis. C’est sur cette conviction que repose « l’engagement internationaliste » de la plupart d’entre nous.
Je crois qu’il n’est pas présomptueux de penser que des associations comme la nôtre, dont le but est « de favoriser l’étude et le progrès du Droit International » (il y a des majuscules dans nos statuts…), peuvent contribuer à affermir et élargir la place du droit des gens dans la construction d’un monde plus juste et pacifié et dans le maintien et l’affermissement de la paix et de la sécurité internationales. Tout en ayant pleinement conscience des limites de notre action et de notre influence, je souhaite de tout cœur que nous nous y employions dans la mesure de nos moyens.
Cela suppose que notre Société élargisse son assise, s’ouvre à tous les courants de pensée, invente de nouveaux moyens d’action. L’année 2014 nous donnera l’occasion de nouvelles ouvertures – outre notre traditionnel colloque (à Lyon), deux autres rencontres, l’une à Courmayeur, à l’initiative de la Société italienne de Droit international, l’autre franco-allemande, mais en Belgique puisqu’elle sera abritée par la Faculté de Droit de Louvain. Et j’espère que nous essaierons de nouvelles formules tout en améliorant encore les recettes éprouvées, et que nombre d’entre vous prendrez des initiatives et lancerez des pistes de réflexion propres à renforcer notre action au service du droit international.
Ce sont les vœux très vifs que je forme pour vous, pour nous, pour la SFDI.
Alain Pellet